Si la Coutume Kanak était définie seulement par le mot coutume, il serait très réducteur de limiter son sens à une vision liée au passé des us et de la tradition, ou encore de l’imaginer en une vision folklorique d’une société.
Une définition générale dirait que la coutume est un usage né de la répétition, consacré par le temps et accepté par la population d’un territoire. En Nouvelle-Calédonie, la coutume est actuelle et il se cache beaucoup de notions derrière ce simple mot.
La Coutume Kanak est multiple et complexe. Elle définit la géographie d’un pays et l’organisation de la société. Elle place l’individu dans son milieu en fonction d’une cosmogonie et d’un Être premier. Elle dicte les généalogies, les filiations patriarcales et matriarcales. Elle est un acte d’échange cérémoniel qui marque la relation et la position vis à vis de l’autre. Elle se traduit en paroles, en gestes et en dons. Elle se matérialise en objets et en ignames. Elle représente les règles de vie, la bienséance, l’accueil, le respect et l’humilité.
La coutume rythme l’existence de l’Être Kanak dans les trois grands moments de sa vie. Elle le positionne et prend sa place depuis la naissance, puis tisse les liens de la société dans le mariage, pour se pérenniser à la mort, dans la séparation du corps et de l’esprit.
La coutume est présente au quotidien des Kanak et se manifeste d’un simple geste de bonjour aux plus grandes cérémonies coutumières.
Ce site présente un reportage réalisé par Sébastien Lebègue au cours de l’année 2013 et 2014 sur l’ensemble des huit aires coutumières de la Nouvelle-Calédonie.
Les pratiques coutumières offrant beaucoup de variantes, le contenu de cette exposition n’a pas la prétention de réduire la Coutume Kanak à ces simples mots ou images, mais bien de retransmettre et traduire le témoignage des personnes rencontrées pour proposer un point actuel de compréhension et d’ouverture culturelle.
Le reportage est réalisé en partenariat avec l’agence de développement de la culture kanak-centre culturel Tjibaou et s’appuie en partie sur le socle commun des valeurs kanak publié par le Sénat Coutumier de la Nouvelle-Calédonie en novembre 2013.